On reproche à la console de Microsoft son manque d’exclusivité digne de ce nom.
On sait que des jeux AAA arrivent très prochainement et que Microsoft, par l’acquisition de nombreux studios, se donne les moyens de proposer de superbes titres dans les années à venir.
Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, Microsoft propose des titres qui lui sont propres sur lesquels on mérite de se pencher.
C’est le cas de Pentiment, disponible uniquement sur le GamePass Xbox et PC.
Et derrière ce titre on retrouve le studio Obsidian; excusez du peu!
Alors pépite ou non?
J’ai péché mon Père, pardonnez-moi…
Nous sommes en 1518, en Bavière (l’Allemagne d’aujourd’hui). Nous incarnons Andreas Maler, jeune artiste qui termine son apprentissage et son chef-d’œuvre dans l’abbaye de Kiersau près de la ville de Tassaing.
Mais bien malgré lui, Andreas va se retrouver au milieu d’une série de meurtres alors que du côté de Tassaing la révolte paysanne gronde.
Andreas Maler mènera alors l’enquête par attachement pour l’abbaye de Kiersau et ses religieux et Tassaing et ses habitants.
Ses choix auront une incidence sur la vie de l’abbaye et du village, le tout baignant dans un univers emprunt de religion, de foi, de croyances.
L’histoire se déroule sous forme de trois chapitres avec une trame scénaristique et des protagonistes différents.
De l’art dans l’histoire mais aussi à l’écran
Pentiment n’est pas un jeu commun. C’est une sorte de Point’n Click qui sort des cadres habituels que ce soit au niveau du scénario mais aussi à l’écran.
Les dessins sous forme d’aquarelle sont beaux et réussis.
Au fil du jeu, on aime à traverser cette œuvre d’art qu’est Pentiment.
Et c’est un euphémisme; c’est coloré, c’est saisissant.
Sublimé par une mise en scène là encore originale puisque nous parcourons un livre dont nous traversons les pages.
Chaque page représente un site important de Tassaing ou de Kiersau. Ainsi on pourra parcourir une ferme, un moulin, une imprimerie, une forêt ou encore l’abbaye…
Chaque page est ainsi une peinture sur laquelle vient s’immiscer chaque protagoniste.
Les toiles évoluent au gré des saisons et des choix faits par les acteurs de ce jeu.
Les dialogues sont quant à eux retranscrits par des textes écrits.
On regrettera des dialogues parfois un peu lourds avec des successions de pavés qu’il est impossible d’éviter sous peine de faire des choix qui tronqueraient le déroulement de votre histoire.
Pas de voix donc, mais des fonds sonores qui viennent magnifier la mise en scène artistique de Pentiment.
On pourra reprocher au titre d’Obsidian de manquer parfois de fond musical.
Mais bien que trop rare, la musique, les chants religieux ou non, les bruits d’animaux et de la nature et les bruitages de chaque page, de chaque scène viennent ajouter une dimension poétique à ce jeu.
Pentiment est à ce titre vraiment unique.
Une bien belle histoire qui dépend de vous.
Dans Pentiment, presque chacun de vos choix influeront sur l’histoire et l’évolution de la trame scénaristique.
C’est ainsi un jeu riche par la multiplicité de chemins que vous pouvez emprunter.
Mais aussi riche dans son écriture, dans les rapports que vous entretiendrez ou non avec les personnages de ce jeu.
La map du jeu est finalement plutôt longue et l’évolution en fonction des saisons, des choix que vous faites et des chapitres rend chaque page du livre essentielle vous imposant ainsi de régulièrement les visiter, les tourner et souvent même y revenir.
On se surprend à chercher une éventuelle histoire ou interaction avec un nouveau personnage.
Pentiment est un beau roman, riche, complet et tellement bien écrit. Les recherches historiques dont l’œuvre est issue sont indéniables et c’est avec brio que les scénaristes parviennent à nous les délivrer au travers de la pérégrination de notre héros Andreas Maler et ses acolytes.
L’enquête, les relations entre chaque personnage sont complexes et vous poussent à chercher, à deviner et à fouiner dans les moindres recoins du livre que vous traversez.
Vous devrez parfois réaliser quelques “mini-jeux” qui vous permettront de franchir certaines étapes de l’histoire.
Une exclusivité sans faute?
Porté par une histoire riche, un décor somptueux, Pentiment n’est pourtant pas sans défaut.
Tout d’abord, il faut accrocher à cette histoire dont les principaux thèmes sont la religion, le moyen-âge et l’art.
Les textes et dialogues sont parfois un peu lourds.
En définitive ce jeu n’est pas fait pour qui n’aime pas lire ou n’est pas attiré par l’enrichissement culturel que Pentiment peut vous apporter.
Enfin, on aurait aimé peut-être un peu plus de thèmes musicaux pour agrémenter ce si beau jeu.
De même la jouabilité est très simple et limitée car peu d’actions sont possibles : avancer à travers les différentes scènes et faire défiler les dialogues. Un peu répétitif et rébarbatif et ce ne sont pas les quelques “mini-jeux” qui viendront effacer ce ressenti.
Pentiment, une véritable pépite?
Pentiment c’est un jeu complètement à part.
On ne peut que féliciter Microsoft d’être aller chercher une exclusivité comme celle ci tant elle sort du moule.
Original par les thématiques abordées, par son univers et sa mise en scène artistique, Pentiment convaincra et hypnotisera ceux qui se laisseront happer.
Mais cette originalité, cette presque excentricité découragera ou dégouttera ceux qui ne parviendront pas à être captivés.
Mais pour ceux que Pentiment réussira à absorber et à convaincre, c’est avec un réel plaisir que l’on évoluera à travers ce trésor historique, artistique et culturel.
Doté qui plus est d’une forte rejouabilité tant les choix et les possibilités sont nombreux.
Une belle prise de risque d’Obsidian qui réussit la prouesse de proposer malgré tout un titre original, prenant et enrichissant.
Un très bon moment vidéoludique, une référence du genre et qui plus est inclus dans le GamePass !
Points forts
Points faiblesPour ces raisons, la rédaction de GameMaster lui accorde la note de :
Auteur: Alidindraco
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