Sorti en mai 2022 sur les autres consoles, le jeu édité par Devolver Digital aura mis plus de huit mois avant de débarquer sur Switch. Pas de quoi ravir les fans de Nintendo tant le portage porte préjudice au point fort de Trek to Yomi : son environnement visuel.
Quête classique, hommage cinématographique
Les développeurs polonais de Flying Wild Hog n’en sont pas à leur coup d’essai. Ils se sont fait connaître grâce à leurs reboots de la série Shadow Warrior. Rien d’étonnant donc à ce que Devolver Digital leur fasse confiance et assure la distribution de Trek to Yomi, un pari bien ambitieux dans sa direction artistique.
Le jeu est une plongée dans l’univers féodal japonais. Vous incarnez Hiroki, jeune samouraï à l’écoute des leçons de son maître Sanjuro. Sans en révéler plus, le jeune Hiroki va devoir rapidement évoluer et se lancer dans une quête pour sauver son village et assouvir son désir de vengeance. Le scénario du jeu est très classique, un hommage au cinéma nippon, illustré par un style visuel et narratif en noir et blanc granuleux avec des caméras fixes. Loin d’être terne, la multitude de contrastes et d’effets visuels, ajoutés aux choix des angles de caméra permettent une plongée immersive dans l’univers des grands réalisateurs japonais comme Akira Kurosawa (les 7 samouraïs). L’atout principal du jeu, du moins pour les versions PC, Playstation et Xbox…
Une version Switch trop dégradée visuellement
La version Switch arrive donc huit mois après la sortie du jeu, en ayant subi un downgrade visuel transformant l’hommage en offense. Dès le départ, on se pose des questions durant le premier chargement, de plus de trente secondes, nécessaire pour atteindre le menu principal… Et puis on se dit que ça va aller durant le second chargement, qui dure une éternité de plus, pour nous conduire à la cinématique de départ. Au début de cette dernière, tout semble bien aller jusqu’à l’apparition d’Hiroki où on comprend immédiatement qu’il y a un problème. Les traits fins du visage et les reflets sur les cheveux ont été gommés. Le personnage est tout de suite plus fade comme vous pouvez le voir sur les visuels.
Un hara kiri visuel ne se contentant pas de tuer l’hommage cinématographique. La disparition d’une bonne partie de la profondeur et des effets de contraste pose de réels soucis de gameplay : il n’est pas rare de manquer des points de sauvegarde ou d’encaisser des coups, faute de bien distinguer les mouvements ennemis.
Une jouabilité efficace, parasitée par le downgrade
Rien de bien original dans le gameplay : la plupart du temps, on alterne entre des combats en 2D et des phases d’exploration nous offrant plus de profondeur en 3D. Les ennemis se succèdent en ayant la courtoisie de ne pas vous attaquer en même temps. Le système de combat s’articule au départ autour de simples attaques, parades, ripostes avant de se complexifier au fil de l’aventure en proposant quelques combos assez plaisants à placer. Malheureusement, selon l’emplacement des ennemis dans le décor, on peine assez régulièrement à voir et contrer leurs attaques.
Pour ce qui est des phases d’exploration, on inspecte les recoins à la recherche d’objets ou d’interactions avec les personnages. Rien d’obligatoire, il est possible de simplement traverser le décor le plus rapidement possible jusqu’aux prochains adversaires. Il faut quand même bien avouer qu’il est tentant de grimper une échelle subtilement dissimulée dans le décor ou de fouiller les décombres d’une rue abandonnée. Vous trouverez de précieux artefacts, et quelques améliorations d’endurance non négligeables. Vous rencontrerez également plusieurs boss et quelques énigmes assez simples à résoudre. Notez également qu’il n’est pas rare de louper des points de sauvegarde car trop pixelisés.
Enfin, sachez que le jeu comporte au moins trois fins différentes et que certains de vos choix vous conduiront vers l’une ou l’autre sans que cela ne change singulièrement votre aventure. Comptez environ 4 heures pour terminer le jeu, rien ne vous empêche donc de le recommencer pour découvrir les différentes fins…
En conclusion
Loin des références comme Ghost of Tsushima ou Sifu, Trek to Yomi avait reçu un bel accueil à sa sortie l’année dernière. Il est peu probable qu’il en soit de même pour la version Switch. Le downgrade visuel porte clairement préjudice à l’environnement visuel du jeu, qui était pourtant son atout principal. La perte de la profondeur et des effets de contraste pose également des problèmes de gameplay et rend l’expérience de jeu moins agréable. Le jeu comporte plusieurs fins différentes et n’a qu’une toute petite durée de vie d’environ 4 heures. En somme, Trek to Yomi sur Switch est un portage décevant qui ne rend pas justice au jeu original. Nous vous encourageons donc vivement à tenter l’expérience sur une autre plateforme.
La version switch seule écope donc de la note suivante
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