Test réalisé sur Xbox Series X et PC (Game Pass) sur écran LED Sony XH9096 avec VRR et ALLM.
A peine sorti et dévoilé, dire que Redfall est décrié est un doux euphémisme.
En effet, mis en avant par Microsoft, présentée comme une future pépite, cette exclusivité Xbox était très attendue.
Et on ne peut pas reprocher à Microsoft d’avoir confié le projet à des inconnus puisque c’est Bethesda à travers les studios Arkane Austin à l’origine de Deathloop, Dishonored et Prey qui se sont vus confier le projet.
Alors, Redfall est-il vraiment l’échec annoncé ?
Petite introduction
Le jeu est un FPS dont la trame se déroule sur l’île de Redfall. Cette dernière se retrouve isolée par une horde de vampires assoiffés de sang. Ces derniers ont occulté le soleil et tous les habitants se retrouvent coupés du monde extérieur, contraints de fuir et de se réfugier comme ils le peuvent pour éviter l’exsanguination.
Vous incarnez un des quatre personnages sélectionnables. Chacun d’entre eux ayant des particularités spécifiques : magiques, robotiques, etc.
Votre objectif est de libérer Redfall de l’emprise des vampires.
Premiers pas et impressions visuelles
Après avoir sélectionné un des quatre personnages que vous ne pourrez pas personnaliser, on se retrouve propulsé dans la cabine d’un bateau sans trop comprendre ce qu’il se passe.
Ce qui saute d’emblée aux yeux c’est que le titre n’est pas esthétiquement un modèle du genre.
En effet, pour exemple, le cadavre humain allongé à côté de notre personnage baigne dans une mare de sang qui s’apparente plus à de la confiture ou à du slime qu’à du véritable sang.
Le titre n’est pas pour autant laid mais pour un jeu présenté en vitrine du Game Pass, on doit avouer qu’on reste sur notre faim. Et ce n’est pas le reste de notre aventure qui atténuera ce sentiment de déception.
Bien au contraire puisque nous subirons et constaterons des bugs en pagaille. Et même quelques crashs ou le jeu (pourtant installé sur le disque dur de la Xbox Series X de notre test) s’est tout simplement coupé net. Sans oublier aliasing, clipping et chute de framerate qui nous accompagnent avec fidélité tout au long de notre périple.
Ce qui nous a le plus choqué sur le volet esthétique, ce sont les cinématiques.
En effet, là où on s’attendait à voir Arkane Austin tenter de nous épater, on assiste impuissant à des défilés d’images type aquarelles censées nous conter des éléments de l’histoire. Hallucinant…
On a ce désagréable sentiment que le jeu a été bâclé, qu’il n’est pas fini.
En outre, les ennemis humains que vous combattez sont peu originaux et se ressemblent tous.
Bon point toutefois puisque les ennemis surnaturels sont quant à eux plus élaborés. Sans être démesurément flippants, ils sont nombreux et variés.
Autre aspect intéressant c’est l’importance de votre évolution entre les périodes nocturnes et diurnes. L’évolution journalière est plutôt bien réalisée entre les premières lueurs du soleil ou des ciels nocturnes étoilés qu’on se surprend à admirer. Tout comme certains panoramas en hauteur ou l’on arrive à se dire que Redfall n’est pas si moche.
Un scénario qui souffle le chaud et le froid
Comptez une petite vingtaine d’heures pour parcourir ce titre.
La quête principale en fil rouge reste assez sympathique bien que simplette. Vous devez affronter toute une horde de Chefs vampires pour que le soleil apparaisse à nouveau. Une trame simpliste mais qui nous a plue.
De plus, le titre regorge de bonnes idées. En effet, entre les quêtes secondaires qui n’ont d’intérêt que pour le stuff, il vous faudra conquérir des refuges pour lesquels d’autres missions sont à faire, dont celles obligatoires d’annihiler des lieutenants vampires.
Dans vos refuges vous accéderez à des kits de soins, de crochetage, de piratage, etc. Et il vous faut régulièrement faire le plein!
Mais ce n’est pas tout car vous avez aussi la possibilité de détruire des “temples vampires” qui procurent une aura de puissance à ces derniers. Y parvenir vous permet entre autres d’obtenir une nouvelle fois des matériaux rares ainsi que des armes.
Vous pourrez aussi vous amuser à récolter les dizaines de messages papiers récupérables dans l’immense map du jeu.
Tout en exterminant des ennemis vampiriques, vous faites augmenter votre jauge de menace aux yeux des “Dieux vampires”. Cette dernière, une fois au sommet, lance un affrontement avec un ennemi de taille, le Cataclysme qui a pour mérite, une fois vaincu, de vous laisser une récompense légendaire souvent précieuse !
La partie amélioration de l’armement est vraiment sympathique. Redfall vous fournit une foultitude d’armes de toutes sortes : fusils d’assaut, pistolets, lance-pieux, pistolets plasma, fusils de précision, fusils à pompe, etc.Leurs qualités et leurs niveaux évoluent en même temps que le niveau de votre personnage. Ainsi si vous avez un pistolet niveau 15 et que vous passez niveau 16, vous débloquerez la possibilité de looter des armes de niveau 16.
En outre, ils sont de raretés différentes, par ordre de qualité croissante : gris, vert, bleu, violet et or.
Dès le niveau vert votre armement vous confère des bonus supplémentaires, donc au niveau or, ce sont d’indéniables atouts qui vous rendent la tâche bien plus simple.
Redfall n’est pas facile pour autant. Il vous arrivera de façon régulière de basculer entre quatre planches, notamment lorsque vous vous montrerez trop confiant !
Fort heureusement, en gagnant en expérience, votre personnage obtient des points de compétence que vous pouvez utiliser pour débloquer des capacités souvent très utiles !
C’est en citant toutes ces nombreuses étapes que l’on se rend compte que Redfall dispose d’un contenu tout à fait convenable qui, contre toute attente, nous a tenu en haleine.
On regrette cependant que les PNJ n’aient pas plus d’interaction avec notre personnage principal. Ils répètent inlassablement les mêmes paroles… Et buguent parfois, peinant ainsi à nous lancer certaines quêtes secondaires.
Spoil : Carton rouge de la fin de jeu.
Le titre terminé, Arkane Austin a eu la très mauvaise idée de vous faire recommencer le jeu depuis le début avec pour seul avantage, la conservation de vos armes de votre partie précédemment terminée… Impossible de revenir à votre ancienne partie ! Du grand n’importe quoi donc, car on aurait apprécié par exemple poncer le jeu dans son entièreté pour débloquer l’ensemble du contenu… Frustrant au possible !
Une jouabilité réussie
Les mécaniques de jeu nous ont semblé rapidement assimilables.
Pas de vrais difficultés, hormis une caméra qui peine à suivre les attaques de dos. Il vous faudra donc compenser avec des mouvements rapides. Mais ce défaut donne un coup de main vicieux aux ennemis vampires qui a son petit intérêt.
Le reste est parfaitement rodé.
Par exemple, vous ne pouvez porter que trois armes, mais elles sont de différentes sortes. Ainsi, il vous faudra parfois changer vos armes en plein combat. Pour ce faire, il est nécessaire d’être un peu stratège, sinon c’est la mort assurée.
On s’éclate ainsi à parfaire son armement et à utiliser cette panoplie mise à notre disposition, le lance-pieux étant par exemple conseillé pour rapidement tuer les vampires.
De même, les aptitudes de votre personnage sont très utiles et vous les utiliserez rapidement à répétition pour faciliter votre progression.
Le personnage évolue ainsi intuitivement dans un monde ouvert assez conséquent. Sur terre, sur les toits, dans des maisons, des grottes.
La boussole sur la partie supérieure de l’écran est d’une grande utilité, notamment lorsque vous avez marqué vos points d’intérêt. Tout comme la possibilité des “Voyages rapides” que vous débloquez avec les refuges et certains points d’intérêts.
Enfin, il est bon de préciser qu’aucune pause n’est possible dans Redfall, ce qui ajoute indéniablement de la difficulté.
Redfall est donc réussi sur cet aspect jouabilité.
Cependant, comme l’ensemble du jeu, Arkane Austin n’excelle nulle part. Les ennemis humains comme vampires ont l’intelligence d’une moule accrochée à son rocher… Ils vous ignorent parfois alors qu’ils sont à quelques centimètres de vous, et parviennent à vous perdre de vue alors que vous n’avez pas bougé d’un centimètre. Une IA aux fraises ; c’est un euphémisme.
Un volet sonore convaincant
Petit aparté sur la partie son du jeu. Les effets sonores sont très réussis et prenants. Avec ou sans casque, tout est retranscrit avec beaucoup de réalisme.
En revanche, l’aspect musical du titre n’a pas grand intérêt ni rien de très marquant.
Un mode multijoueur limité
Le multi se limite ainsi à jouer avec votre liste d’amis, jusqu’à quatre joueurs en même temps.
Vous avez toutefois la possibilité de jouer avec vos amis qui jouent aussi bien sur Xbox que sur PC.
Bien que plaisant, ce mode multijoueur manque rapidement d’intérêt et est rempli de bugs.
Redfall, du sang au goût amer
En définitive, Redfall nous semble être un titre auquel il manque une bonne année de développement.
Tous les aspects positifs que sont la jouabilité, un contenu conséquent, un système d’amélioration et de loot d’armes intéressant sont plombés par les bugs à répétition, un scénario bâclé et des graphismes parfois tout juste moyens…
C’est d’autant plus regrettable que dans cette mouture tout juste moyenne, Redfall ne nous a pas paru dépourvu d’intérêt, bien loin de là…
Mais la fin du jeu est représentative de ce que nous avons globalement ressenti. Redfall n’est pas du tout à la hauteur de son positionnement “exclu vitrine” vendu par la division jeu de Microsoft.
Espérons que quelques mises à jour viendront relever le niveau mais améliorer le contenu de base nous paraît déjà être une tâche presque insurmontable…
Auteur: Alidindraco
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