Six ans après le succès critique et commercial de leur premier jeu, le célèbre Limbo, les danois de Playdead renouvellent l’expérience en proposant Inside. Ce jeu qui s’inscrit dans la même veine que son aîné propose une aventure macabre, lugubre, saupoudrée d’énigmes et où l’interprétation règne en maître. La rédaction s’est offert le plaisir de redécouvrir ce jeu indépendant envoûtant à plus d’un titre.
POURQUOI MOI ?
Dès les premières secondes et sans la moindre explication préalable, nous prenons le contrôle d’un jeune garçon au t-shirt rouge émergeant des fourrés en pleine nature. A mesure que nous progressons, des hommes en noir font leur apparition. Déterminés et agressifs, ils semblent nous rechercher activement et emploient pour cela les grands moyens : chiens de garde, patrouilles véhiculées, etc. Cette course éperdue nous fait traverser la campagne environnante puis très vite nous rejoindrons la ville et de lugubres bâtiments où se produisent des faits pour le moins étranges.
LUGUBRE
Reprenant la formule de son aîné, Inside se présente donc comme un jeu en 2D où les phases de plate-formes s’enchaînent, régulièrement entrecoupées de petites énigmes environnementales libérant l’accès à la suite du niveau et donc à l’avancée d’un scénario qui reste malgré tout cryptique, participant grandement à l’atmosphère mystérieuse et « malaisante » de l’expérience. Notre protagoniste saute, nage, monte les échelles, pousse des cubes et ouvre des portes. Les phases de gameplay varient également au cours de l’aventure ajoutant une variété bienvenue par le biais de véhicules, mécanismes à utiliser ou contrôle de foule.
SPLOTCH
Dangereuse, cette épopée l’est assurément. Tout ou presque cherche à nous éviscérer ou nous capturer, ce qui en dit long sur l’importance que le garçon possède aux yeux de ses énigmatiques poursuivants. D’ailleurs bien souvent les pièges mortels se refermeront sur vous avant que vous ne puissiez les anticiper, ce qui vous obligera à appréhender les niveaux de manière prudente. Vos morts seront violentes et sans concession, à l’image du ton global du titre vous mettant aux prises avec une société totalitaire aux mœurs et expérimentations contre-natures. Ceux d’entre vous ayant joué à Limbo ou Little Nightmares ne seront pas dépaysés par la touche glauque et dérangeante de cette œuvre. Nous-même adorons la formule.
BIG BROTHER
Si le scénario reste assez évasif compte tenu de l’absence de texte ou quelconque cinématique, de précieux indices sont distillés grâce à la mise en scène et les étranges personnages anonymes aperçus en arrière-plan. Le monde étrange que vous traversez vous place dans une société dystopique où de forts curieux événements se produisent. Entre pantins marchant en file indienne, personnages en blouse blanche, visiteurs en costumes, tout nous pousse à nous questionner sur la teneur des évènements dépeints.
Nous nous abstiendrons de discuter de nos interprétations tant cela fait partie de l’expérience de chacun, tâchant de deviner les contours d’une histoire restée dans l’obscurité. Surpassant Limbo dans sa proposition et son rythme, l’aventure n’est jamais répétitive et arrive à surprendre à intervalles réguliers tout en maintenant la tension à son plus haut niveau. L’angoisse et le dégoût seront d’ailleurs d’autres sentiments qui vous saisiront tout au long de ce sinistre périple.
CHUT
Un autre aspect notable du titre renforçant son atmosphère étouffante, l’absence totale de musique. Souffle du vent, ronflement de machine et autres sons environnementaux seront les seuls sons qui rythmeront vos pas résonnants. Ce choix judicieux ajoute encore à l’ambiance générale et l’attention se porte ainsi totalement sur les lieux traversés, leur démesure, leur aspect torturé voire fantastique.
MOR-TEL
Inside se trouve être une autre pépite vidéoludique du monde du jeu indépendant. Long, étonnant, prenant aux tripes, il propose une plongée dans un univers malsain et violent où vous n’aurez de cesse d’avancer – et mourir en pagaille – afin de comprendre le fin mot de l’histoire. Accrocheur, il propose 4-5 heures de noirceur pure et de violence. Le jeu étant sorti en 2018 sur la dernière-née de Nintendo et se prêtant impeccablement au nomadisme, nous ne saurons que trop vous conseiller de vous le procurer sur la plate-forme de votre choix. Un chef d’œuvre glauque assurément !
0 commentaires