Le test a été effectué sur Xbox Séries X, le titre étant proposé Day One dans le GamePass.
A la lumière de l’actualité avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, le studio russe Mundfish sort son titre dans un contexte plutôt compliqué.
Il en fut de même pour le développement de ce premier titre dont le lancement a été opéré en 2017 et qui voit enfin le jour près de 6 ans plus tard.
Aussi après autant d’années de développement, est-on en droit de s’attendre à une belle surprise ?
Quand la Russie domine le monde
Nous nous retrouvons dans une réalité alternative en 1955.
La Russie devance les nations du monde technologiquement grâce aux inventions du Docteur Sechenov et de part l’utilisation du Polymère, technologie qui permet l’amélioration humaine et qui promet d’utiliser la robotique comme l’humanité n’aurait jamais pu l’imaginer.
Mais rapidement, cette utopie se transforme en cauchemar.
On incarne alors le Major Sergei Nechaev plus vulgairement appelé Major P-3 sur les épaules duquel reposent le futur de l’humanité.
N’est pas Bioshock qui veut
Le pitch ne peut nous empêcher de nous faire penser à l’univers Bioshock.
Et les similitudes ne s’arrêtent pas là puisque des parallèles peuvent également être établis en termes de jouabilité.
On doit l’avouer, l’immersion dans le jeu a été plutôt compliquée.
On attaque dans le jeu tambour battant mais sans véritable tutoriel et aide à la prise en main, et ce défaut se fera ressentir du début jusqu’à la fin. A tel point qu’au cours de notre test, nous avons dû parcourir plus d’une fois les différents tutos YouTube pour pouvoir comprendre certaines mécaniques de jeu.
Néanmoins, on doit avouer que les premières images dépeignent un titre à l’identité visuelle forte et bien pensée.
En effet, on doit louer la réussite artistique du titre qui arrive à mêler progrès technologique et années 1955 tout baignant dans l’idéologie communiste.
De fait, on obtient une certaine crédibilité dans ce scénario de futur/passé alternatif que la bande musicale sonore vient appuyer de musiques russophones de toutes sortes, tantôt rock, tantôt folkloriques, apportant notamment aux moments d’action un surplus de dynamisme.
Mundfish mérite d’être félicité car son jeu est très beau et plusieurs panoramas et décors du jeu nous laisse sans voix.
Cependant, au gré de notre évolution dans l’univers d’Atomic Heart on ne peut s’empêcher de ressentir un sentiment de déception.
La matière scénaristique est puissante mais force est de constater que l’on finit par tomber dans le “déjà vu” et que la promesse d’originalité s’envole rapidement.
De la même manière on sera surpris du manque de qualité de certaines cinématiques pas toujours opportunes. Du graphisme raté de certains personnages issus du bestiaire.
En outre, on tombe dans une certaine répétitivité et l’histoire se révèle brouillonne et pas toujours intelligible.
En effet, on retrouve des dialogues parfois trop techniques et longs que l’on a du mal à suivre malgré notre choix de laisser les sous-titres.
Paradoxalement, notre héros se révèle quant à lui être un bourrin pas très futé dont le charisme ne finira pas par dépasser celui d’une huître.
Heureusement, les interactions avec Charles, le gant robotique doté d’intelligence artificielle porté par notre brave Major lui apporte un peu d’épaisseur.
Notons également que nous avons apprécié les interactions avec d’autres personnages et entités dans le jeu. Notamment la très surprenante relation entre le Major et la machine à amélioration Nora qui se révèle être une nymphomane ô combien perchée qui a d’ailleurs beaucoup fait parler de lui lors de la sortie du jeu, jugé trop “beauf”. Ces conversations plutôt dirigées vers un public adulte ont le mérite de souvent nous avoir fait rire à gorge déployée. Il en est de même de certaines conversations avec des défunts qui recouvrent le jeu.
Un titre indéniablement généreux
Mais Atomic Heart n’est pas un échec, bien loin de là.
Tout d’abord par la richesse impressionnante de son contenu.
En effet, nous rédigeons ce test fort d’une trentaine d’heures de jeu. Nous avons parcouru les cartes variées du jeu mais pas de manière zélée. Assez pour découvrir certains points importants mais pas l’ensemble du contenu.
C’est une des forces principales d’Atomic Heart qui parvient à nous faire évoluer de façon plus ou moins guidée avec l’impression omniprésente que nous avons la possibilité de nous égarer et de sortir des sentiers battus pour découvrir les secrets dont le jeu regorge.
Plus vous sortez des sentiers, plus vous prenez des risques car les ennemis sont nombreux et riches et la difficulté très relevée, mais les récompenses s’avèrent nombreuses également et permettent à votre personnage d’évoluer tout comme son armement pléthorique.
Les points de sauvegarde bien que nombreux sont assez distants et savamment organisés pour nous forcer à minimiser notre goût pour l’aventure.
C’est une autre des réussites de ce titre. Un mélange réussi de difficulté et de sentiment de liberté dans le jeu.
On rencontrera au cours de nos pérégrinations des ennemis aussi variés les uns que les autres, aux caractéristiques tout aussi différentes. Certains se montrent résistants, d’autres fourbes, d’autres viendront ressusciter les machines et autres ennemis abattus accentuant encore la difficulté.
C’est simple, dans certains espaces, il vous sera impossible de camper et vous devrez ainsi évoluer rapidement sous peine de rapidement passer de vie à trépas.
Aussi cela apporte un volet de rejouabilité important car on aura envie de revenir en arrière pour rendre le Major P-3 plus fort dans tous les domaines.
Et on touche à un autre aspect positif de ce titre.
Notre Major grâce à son gant regorge de capacités surnaturelles que seule l’expérience acquise au cours des innombrables affrontements vous permettront de débloquer.
Et plus on glane des capacités, plus on améliore le Major Nechaev, plus il devient fort et en capacité de s’affranchir de secteur à la difficulté relevée. Et c’est avec délectation que l’on reviendra affronter des zones “facultatives” que l’on estimait infranchissable.
Même chose pour l’armement qui en plus est très varié. On pourra opter pour des armes au corps à corps, des armes à distance, précises ou non, rapides ou non, puissantes ou non. De plus presque l’intégralité de cet armement est évolutif.
De fait, on recherche inconsciemment à améliorer notre héros et son armement pour nous faciliter la tâche dans la suite de nos aventures.
Une jouabilité pas toujours au niveau
Comme expliqué plus haut, on regrette amèrement le manque d’explications sur la jouabilité tout au long du jeu.
On se retrouve régulièrement dans des situations d’affrontements où l’on ne comprend pas trop quoi faire. (merci le moteur de recherche Google)
De même, on a constaté sur Xbox un défaut répétitif lassant puisqu’au cours des nombreux combats en corps à corps, lors des esquives ou des mouvements, le personnage se baisse et le combat devient alors injouable.
Plus d’une fois nous avons ragé de mourir à cause de ce dysfonctionnement. De plus, la caméra suit laborieusement les combats et lors des phases dynamiques de combats on est souvent perdu ce qui est très problématique pour un FPS.
Enfin nous avons remarqué bien trop souvent des bugs, notamment lorsque notre héros se retrouve bloqué dans les décors du jeu nous imposant de lancer une précédente sauvegarde.
Un titre trop inégal
Lorsqu’on arrive à la fin du jeu, on est empli d’amertume.
Atomic Heart a le potentiel d’un Blockbuster qui finit par être gâché par ses trop nombreuses inégalités.
Souvent très beau, riche et varié, fort d’une map immense et d’une identité visuelle réussie, Mundfish ne parvient malheureusement pas à nous convaincre totalement.
En définitive Atomic Heart a la triste faculté de souffler le chaud comme le froid tant et si bien que le titre finit par se révéler moyen.
L’ensemble reste malgré tout positif et recommandable, d’autant plus si le titre est gratuit grâce au Game Pass.
Vous pouvez retrouver le jeu ainsi que le Game Pass à prix réduit chez notre partenaire.
Petit carton jaune: On démarre le jeu (enfin presque deux heures tout de même) et on se surprend que le jeu soit en anglais sous titré français.
Pourtant on avait bien mis les voix françaises en cours de jeu… Du moins il nous semblait… Grâce une énième fois à notre ami Google, on a trouvé des explications. Il faut avant le lancement du jeu, au menu principal, mettre: langue audio: français et ô miracle, des voix françaises !
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